Le changement climatique, combiné aux transformations socioculturelles, économiques et politiques des régions de montagne, modifie profondément les dynamiques touristiques en montagne (Achin, 2015; Bourdeau, 2009; François & Billet, 2010; Langenbach et al., 2017). Si les stations de sports d'hiver font face à un impératif de diversification, c'est l'angle mort que constitue le « hors station » qui est retenu ici comme champ de recherche. Face à un déficit de connaissances sur la fréquentation et la gouvernance de la montagne « peu aménagée », les refuges de montagne et les métiers qui leur sont liés (gardien.nes de refuge, guides de montagne, accompagnateur.trices en moyenne montagne) constituent des marqueurs privilégiés des mutations territoriales provoquée par des changement globaux (changement climatique, développement nouvelles pratiques touristiques, pandémie, déprise agricole…) mais également plus locaux (révélation de nouvelles ressources, développement de nouveaux imaginaires…). À l'interface entre vallées et montagne, les refuges jouent un rôle nodal dans la fréquentation et l'évolution du territoire de la montagne peu aménagée. Ce projet de thèse propose ainsi de s'intéresser à ces bâtiments dans six vallées situées dans les Alpes franco-suisses pour comprendre la place qu'occupe le refuge sur le territoire. En partant de la gouvernance territoriale dans ces territoires, nous analyserons les différentes transformations du refuge que cela soit au niveau de son bâtiment, de ses fonctions ou encore de ses activités. Les différents modes de gouvernance peuvent être autant un moteur qu'un frein à l'adaptation du refuge aux diverses mutations susmentionnées.