Les parcs et jardins ont connu à la fois des métamorphoses et une certaine continuité de leurs fonctions écologiques (Mathis et Pépy 2017; Musée historique de Lausanne 2022). Réputés comme des refuges d'air pur depuis le 18e siècle dans des villes jugées malsaines (Lefay 2015), ils sont devenus des îlots de fraicheur dans des villes fortement marquées par les canicules. De l'aérisme et l'hygiénisme à l'écologisme et au changement climatique, comment les discours, les pratiques et les aménagements ont-ils évolué dans ces espaces de verdure ? En s'inspirant des travaux portés à la fois en géohistoire environnementale (Valette et Carozza 2019), géographie et political ecology (Depietri et al. 2016), le projet montre comment certaines préoccupations liées à l'air se sont construites et déconstruites au fil du temps dans les parcs, aux fonctions récréatives importantes, et jardins plus marqués par l'embellissement floral.

Centrés sur les exemples de Tours, Orléans et Lausanne, les principaux questionnements sont les suivants :

- Comment les parcs et jardins se sont-ils construits dans les trois sites lorsque les préoccupations sociales et sanitaires favorisaient ces poumons verts dans les villes ?

- Comment les sites et situations des jardins expliquent ou influencent les discours scientifiques sur leur bon air (Reichler 2005) ? Comment les aménagements des parcs et jardins ont-ils évolué au gré des discours et expertises scientifiques sur l'air et le climat ?

- Comment les politiques d'adaptation au changement climatique s'appuient-elles sur les parcs et jardins pour favoriser leur rôle en tant qu'acteurs du rafraîchissement ?

Plusieurs méthodes qualitatives sont mobilisées dont la recherche en archives ainsi que des entretiens avec des gestionnaires des espaces verts et des habitants et pratiquants des parcs et jardins.