Résumé: |
La Réserve Naturelle des Contamines Montjoie est un site exceptionnel à plusieurs titres. C’est d’abord la seule aire de protection de grande taille dans le massif du Mont-Blanc. Son patrimoine géomorphologique est profondément marqué par cette proximité au plus haut massif d’Europe et la réserve abrite un des plus grands glaciers français (Tré la Tête). Elle est aussi, un des lieux où ont été élaborées les premières théories géologiques. De Saussure s’étonnait en 1779 de la présence, au Rocher du Bonhomme, des Grès Singuliers, dépôts fluviatiles à l’extrémité sud du Mont-Blanc. Enfin, sur les 355 RN françaises, elle est la réserve la plus élevée et celle jouissant de la plus grande extension verticale (elle s’étend entre 1100 à 3892m).
Toutefois, le géopatrimoine de la Réserve a fait l’objet de relativement peu de recherches scientifiques, si on la compare notamment à l’abondance des travaux effectués dans la haute vallée de l’Arve. Nous nous sommes donc intéressés au patrimoine géomorphologique dans une optique de géovalorisation. Celle-ci s’apparente à une mise en valeur du géopatrimoine à travers la proposition d’outils géotouristiques. La géovalorisation est intimement liée à la recherche fondamentale et la plus grande partie de ce mémoire a été consacrée à l’analyse de la géomorphologie actuelle. Une carte géomorphologique a été réalisée, montrant notamment la richesse du patrimoine glaciaire. De petits glaciers enterrés, jamais relevés, ont par exemple été cartographiés dans le vallon des Jovets. Des reconstitutions paléogéographiques montrent six stades de retraits glaciaires. Enfin, l’analyse des géosystèmes actuels démontre leurs déstabilisations dans le contexte de réchauffement climatique.
Le potentiel géotouristique de la réserve a par la suite été évalué. L’analyse géomorphologique a permis de dégager les principales richesses du géopatrimoine. Ce dernier se caractérise globalement par son bon état de conservation et favorise donc la pratique du géotourisme. L’évaluation s’est concentrée sur dix paysages géomorphologiques et a démontré leur fort potentiel géotouristique. Par ailleurs, la pertinence de cette pratique, s’inscrivant dans le développement durable, a été démontrée. Enfin, les propositions de géovalorisation prennent la forme de parcours didactiques et d’un site internet.
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