Résumé: |
Emboîtant le pas aux prévisions alarmistes concernant le réchauffement climatique et en accord avec un catastrophisme climatique politiquement correct, les conceptions énergétiques des pays industrialisés européens tendent à prôner des mesures incitatives visant à diminuer les émissions de CO2. Le catastrophisme énergétique, impliquant une remise en question du dogme de la croissance, est, pour sa part, cantonné dans le politiquement incorrect. L'énergie abondante et bon marché est en effet consubstantielle aux structures productives et consommatrices des pays industrialisés, or la hausse du prix du pétrole remet cette situation en question. L'avenir de des combustibles fossiles ne jouit pas de la même popularité que la question climatique, quand bien même les prévisions techniques des milieux spécialisés dans le domaine de la production future (réserves) des hydrocarbures ont démontré depuis plus de 50 ans la finitude de ceux-ci. La production mondiale de pétrole est aujourd'hui proche de son maximum et ne pourra se maintenir indéfiniment à son niveau actuel. Grand consommateur de produits pétroliers et occupant une place centrale sur l’échiquier énergétique suisse, le domaine du bâti forme un champ d’étude dans lequel il est possible d'interroger la cohérence des politiques \"énergies-climat\" avec la disponibilité future des hydrocarbures à l'horizon 2035.
Le présent travail se propose de discuter le cas de la ville de Genève sous l’angle de la dépendance aux combustibles pétroliers dans le domaine du chauffage du bâti. Des nouvelles prescriptions sont entrées en vigueur ces dernières années tant à l'échelon fédéral que cantonal afin de rationaliser et de diminuer la consommation d'énergie dans le secteur du bâtiment. L'objectif du travail et de comprendre si ce nouveau cadre prescriptif agit de façon cohérente sur l'utilisation des différents agents énergétiques par rapport à la production future (réserves) de ceux-ci.
|