Résumé: |
Dans la seconde moitié du siècle dernier, le modèle capitaliste fut progressivement remis en cause face à la crise sociale, environnementale et économique qu'il engendre. Les efforts d'inclusion de l'aspect environnemental dans les politiques de développement aboutirent à une proposition de «développement durable» qui, en 1992, fut adoptée par l'ONU. Après 20 ans, cela s'est avéré être un échec puisque les problèmes sociaux et environnementaux n’ont cessé de s’aggraver.
Selon les postulats des penseurs dont l'approche s'inscrit dans un paradigme de «durabilité forte», cet échec est dû au fort attachement à la poursuite de la croissance économique et à l'accumulation du capital qui serait à l'origine des problèmes. Partout dans le monde, de nombreuses initiatives émergent dans la société civile, dans la recherche d’une alternative économique plus équitable et durable. En Bolivie, il s’agit des mouvements sociaux enracinés dans une ancienne tradition culturelle de réciprocité et de respect de la nature, exprimé dans le «Bien Vivre» qui cherche à faire face aux problèmes de la pauvreté et de la marginalité. Parmi ceux-ci se trouvent les Organisations Économiques Paysannes Indigènes Originaires (OECAS).
Cette étude décrit quatre cas d'OECAS qui travaillent dans différents domaines et analyse les aspects favorables et défavorables de leur expérience dans la perspective d'une durabilité forte. Les résultats montrent que dans l’organisation d’alternatives économiques, les OECAS sont confrontées à des contraintes provenant du contexte politique, culturel et institutionnel, ainsi qu'à des contradictions internes qui mettent en péril leur viabilité. En retour, des forces internes et des potentialités externes sont observées qui, à long terme, peuvent être une base pour la construction d'un modèle de société sous les principes constitutionnels du «bien vivre».
|