Résumé: |
Durant les deux derniers siècles, les innovations techniques et la croissance économique ont modifiés les manières dont les individus, par leurs pratiques socio-économiques, s’approprient l’espace. Le territoire fonctionnel qui en résulte est donc de plus en plus disjoint des territoires institutionnels, ce qui se répercute sur la gestion publique. Avec l’accroissement des mobilités, ces questions territoriales ont pris une ampleur considérable, invitant à imaginer la réforme des modes de gestion publique, surtout en visant la coopération entre les territoires institutionnels.
Dans la Moesa, au Sud-Ouest des Grisons, le territoire fonctionnel des pratiques sociales est depuis longtemps orienté vers le canton du Tessin voisin. Le décalage ici est surtout devenu marquant vers la fin du XIXe siècle, à la suite de la coupure des relations avec le reste des Grisons. Des accords intercantonaux ont été élaborés pour régler les répercussions de cette orientation hors canton et favoriser les relations interterritoriales. A travers cette étude, le but est de contribuer au vaste domaine de la recomposition des territoires, grâce à l’analyse de deux stratégies de coopération interinstitutionnelle : la politique suisse des agglomérations et les accords intercantonaux.
L’analyse du cas grison, permet d’évaluer l’applicabilité limitée des programmes d’agglomération pour des régions périurbaines-montagnardes. Au contraire, l’étude de deux accords intercantonaux (dans le domaine scolaire et dans la gestion des déchets), ont démontré qu’il s’agit d’un outil très satisfaisant pour garantir une gestion publique flexible, adaptable au contexte territorial et favorisant la collaboration interterritoriale. |