Résumé: |
D’abord perçues comme un monde inhospitalier pour l’homme et une « erreur » de la nature, les Alpes ont été petit à petit comprises à travers la littérature et la science puis domptées grâce à l’esprit aventureux de l’élite britannique en particulier. Un tourisme alpin s‘est ainsi progressivement mis en place et a mûri par le biais notamment des guides et des agences de voyage ainsi que du développement des moyens transports. En réponse, différentes formes bâties (stations) ont été érigées au cours du temps et en résonance avec l’évolution des perceptions de la montagne ainsi que des attentes des touristes afin d’accueillir ces derniers. Dans ce sens, les modèles d’aménagements des stations, d’abord axés sur la saison estivale, ont petit à petit intégré l’hiver jusqu’à être basés exclusivement sur la pratique du ski, une discipline sportive, arrivée au début du 20ème siècle dans les Alpes, attirant toutes les attentions et déchainant les passions.
Toutefois, des mutations socio-économiques et environnementales mettent actuellement en difficultés ces sites de sports d’hiver. Il devient alors impératif qu’ils amorcent une transition afin de s’adapter à ces changements et de se métamorphoser en de véritables stations de montagne sous peine de devenir potentiellement des lieux en déshérence. Pour y parvenir, chaque projet de réaménagement doit être élaboré au cas par cas, en tenant compte de paramètres territoriaux tant humains que physiques ou relevant encore du cadre bâti. Ainsi, pour le cas de la station de Thyon 2000, les analyses effectuées dans cette étude révèlent que le site pourra jouer la carte de la fraîcheur à l’avenir vis-à-vis des fortes températures projetées dans les régions de plaine. Sa dépendance au produit neige pourra être rompue par une série d’actions : définition d’une saison estivale, ajout de services et d’activités complémentaires à l’existant, réaménagement des espaces publics, réhabilitation de l’immobilier de loisirs afin qu’il corresponde aux attentes des touristes, suppression de l’effet « îlot » du site par la création d’une liaison de mobilité douce intégrant l’ensemble des paliers de Thyon – Région, etc. En raison de son altitude, la station pourra maintenir le ski dans une temporalité plus longue que d’autres sites mais devra le considérer uniquement comme un accompagnateur dans cette transition.
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