Résumé: |
Ce travail de master se propose d’étudier, par l’ethnographie d’un syndicat étudiant en Suisse romande, comment les pratiques langagières participent à construire et à configurer les espaces sociaux dans lesquels elles se déploient ? L’ancrage théorique et méthodologique de ce mémoire dans le champ de la sociolinguistique permettra d’aborder des questions langagières par le prisme des catégories d’analyse de genre et de classe. Ce travail discutera d’abord de la distribution de la parole dans le collectif, afin de révéler les logiques organisationnelles et interactionnelles du langage ainsi que leurs implications sur la structuration du syndicat. Parce que la question de l’écriture inclusive a ponctuellement fait l’objet de débats au sein d’EEC, une seconde partie tentera de mettre en évidence la polarisation des positions militantes sur ce sujet. L’objectif sera de montrer comment le langage est devenu un terrain de lutte, sur lequel se cristallisent certaines visions du monde, du langage et de la justice. Enfin, la dimension langagière du « faire collectif » occupera la troisième section. Celle-ci pensera la socialisation militante en tant que processus langagier. Ensuite, un discours sera analysé afin d’illustrer la construction discursive du syndicat. L’examen de deux situations permettra finalement de discuter des tensions induites par la relation complexe du « je » singulier et du « nous » pluriel. |