Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 1319
Auteur: NICOD Sophie
Année: Septembre 2024
Titre: L'émergence d'un commun urbain à Genève
Sous la direction de: Prof. Gretchen Walters
Type: Mémoire de master en géographie
Pages: 71
Complément:
Mots-clés: communs urbain / projet urbain / jardin communautaire / jardin potager / commoning / processus top-down / rôle de l'Etat / institutions publiques / participation citoyenne / engagement / cohésion sociale / parc public / Genève
Résumé: Bien que le système de propriété des communs existe depuis l’époque médiévale, on voit émerger de plus en plus de communs urbains au sein des villes d’Europe depuis une quinzaine d’années. Ils se créent souvent via un processus bottom-up, à travers des mouvements sociaux où les citoyens d’une ville manifestent leur envie de s’engager et se réapproprier le territoire urbain. La position de l’Etat par rapport aux communs peut être variable selon le contexte politique et socio-économique, mais historiquement l’Etat a souvent eu un rôle d’opposition aux communs. Dans le cadre de ma recherche, j’ai suivi l’émergence d’un commun urbain initié par l’Etat au sein de la Ville de Genève. Le projet consiste en une expérimentation d’un commun urbain au sein du parc public Rigot, où l’Etat essaye de rassembler des usagers d’un jardin potager et d’un verger. En utilisant les méthodes de l’observation participative et des entretiens semi-directifs, j’ai tenté d’observer comment l’Etat procédait pour faire émerger un commun urbain dans un processus top-down, en me concentrant sur la dimension des acteurs impliqués dans le commun, sa gouvernance et le rôle joué par l’Etat. En se référant aux principes de conceptions de Foster et Iaone (2022), ce travail a comme objectif de voir quels enjeux l’émergence d’un commun top-down implique par rapport aux communs urbains bottom-up car il est rare d’avoir une institution directement impliquée dans la communauté du commun. Le projet rencontre des difficultés d’une part à faire s’engager et se rassembler la grande diversité d’usagers du jardin et du verger en une communauté, et d’autre part à coordonner les institutions impliquées pour mettre en place une gouvernance collective. La grande implication de l’Etat dans le projet et les avantages et risques que cela peut impliquer par rapport à la création du commun sont aussi discutés.