Résumé: |
Bien que les mangroves subissent une diminution drastique de leur superficie dans les régions tropicales et subtropicales, le phénomène inverse se produit en Nouvelle-Zélande. Les mangroves sont en expansion dans les estuaires du pays, provoquant des opinions contrastées parmi la population locale vis-à-vis de leur présence. Face à cette expansion, certains résidents vivant à proximité des forêts de mangroves se sont groupés afin d’obtenir des autorisations pour les enlever dans le but de restaurer les estuaires dans leur état originel, c’est-à-dire un estuaire avant l’expansion de ces forêts. Dans la majorité des cas, ces demandes ont été acceptées.
Ce travail étudie les différents discours de divers résidents locaux concernant la valeur et la gestion des mangroves en Nouvelle-Zélande. Dans ce but, un travail de terrain de trois mois a été mené dans deux localités situées dans le nord de la Nouvelle-Zélande où se trouvent des mangroves : il s’agit de Ruakākā et Mangawhai. A travers les données récoltées lors d’entretiens semi-directifs, il a été possible de mettre en évidence que les opinions de ces résidents sur ce sujet sont très contrastées. Certains d’entre eux attribuent d’importantes valeurs écologiques, esthétiques, récréatives et culturelles aux mangroves et souhaitent les préserver. En revanche, d’autres résidents n’attribuent aucune valeur à ces forêts et prônent leur enlèvement. Les motivations derrière cet enlèvement sont principalement esthétiques et récréatives, bien que certains résidents mentionnent aussi des raisons écologiques et économiques. De plus, une forte nostalgie du paysage pré-mangroves est ressentie dans les discours de ces résidents. Enfin, cette étude montre que des facteurs socio-démographiques, tels que le lieu de résidence, peuvent influencer les discours des résidents locaux. |