| Résumé: |
Ce travail questionne le commerce du café comme levier de développement et vise à comprendre le fonctionnement de la filière labellisée du commerce équitable ainsi que ses impacts sur une coopérative de café mexicaine, l’Unión de Ejidos de La Selva, dans l’Etat de Chiapas. Après un grand travail bibliographique, une enquête qualitative fut élaborée à travers un stage de deux mois au sein de cette coopérative, stage qui me permit d’appréhender concrètement les divers aspects de la certification équitable, le fonctionnement et l’organisation de la coopérative ainsi que les relations entre l’Unión et les communautés membres.
La filière labellisée du commerce équitable vise à améliorer les conditions de vie des producteurs et de leurs familles. Cependant, ce mémoire révèle certaines limites de cette certification de par la structure du marché international ainsi que par des problèmes sociaux au sein de la société mexicaine, amenant notamment des dysfonctionnements à l’intérieur de la coopérative ainsi que dans les communautés indigènes cultivant le café. De ce fait, en plus d’étudier la structure des échanges internationaux du café, les filières labellisées et la production de café de l’Unión, ce mémoire questionne également la viabilité du modèle de la coopérative dans son contexte historique, politique, social, culturel et économique.
Nous allons voir que le Commerce équitable labellisé a des effets directs sur cette coopérative en la rendant crédible autant sur le marché international du café que pour l’accès aux crédits bancaires, aux subventions et aux différentes aides possibles. En conséquence, cette filière équitable n’aurait que des effets indirects sur les producteurs de café de cette coopérative, ces derniers ne voyant pas leur vulnérabilité diminuer à travers les meilleurs prix et la prime sociale mis en avant par le commerce équitable. Le commerce équitable apparaît comme être plus bénéfique à la coopérative qu’aux communautés productrices de café de l’Unión de Ejidos de La Selva, définissant ainsi le commerce équitable comme un instrument de développement intermédiaire. Au-delà de cette certification, une solution à la crise des matières premières se trouverait dans la création d’attributs symboliques et de service par les pays producteurs de café. Cependant, comme déjà mentionné, nous allons voir que des problèmes se posent à la fois à l’échelle nationale et à la fois à l’échelle du système du commerce mondial du café. |