| Résumé: |
Ce travail cherche à évaluer l’impact et le potentiel de la promotion de l’usage du vélo à Bogotá. Critiquée par les uns comme une politique entrepreneuriale renforçant certaines inégalités, vantée par les autres comme une forme de justice spatiale contribuant à une ville plus équitable, la littérature existante sur la promotion de l’usage du vélo est nuancée. Ces logiques sont-elles conciliables ? Ceci fait écho au cas de la ville de Bogotá, où la promotion de l’usage du vélo est perçue à la fois comme une stratégie de développement économique (permettant d’attirer la classe créative) et comme un égalisateur social (favorisant un mode de transport privilégié par la classe précarisée). Cependant, à ce jour, malgré la construction de 440 km de pistes cyclables, moins de 4% des voyages sont réalisés à vélo. Face à ce constat, ce travail cherche à comprendre dans quelle mesure la promotion de l’usage du vélo correspond à un besoin de la part des pauvres, et si un tel besoin existe, de découvrir les barrières à l’origine de son faible usage. A cet effet, la partie théorique de ce travail (opposant les deux perspectives existantes sur les politiques de promotion de l’usage du vélo) est complétée par une étude de cas qui s’appuie sur une série d’entretiens réalisés à Bogotá. Les résultats de ce travail montrent que l’usage du vélo répond à un besoin pour une partie de la classe précarisée et à une aspiration pour une partie de la classe moyenne, mais que les risques de vol et d’accident limitent son usage. Des politiques urbaines intégrées et centrées sur la justice spatiale pourraient contribuer à réduire ces risques. |