Institut de géographie et durabilité de l'Université de Lausanne
Projets de recherche
Rupture du lien social, risque de dépendance prolongé et gouvernance urbaine
Domaines de recherche |
Mondes urbains Développement urbain durable Politiques urbaines Ville et lien social |
Mot-clefs |
Politique publique Gouvernance urbaine |
Financement | Fonds national de la recherche scientifique (FNRS) |
Durée | Mai 2005 - mai 2006 |
Site Web | |
Chercheuses / Chercheurs |
Da Cunha Antonio (Principal·e requérant·e du projet) [web] [email] Leresche Jean-Philippe (Co-requérant·e du projet) Schindelhoz Jude (Collaborateur·trice scientifique) Steiner Béatrice (Collaborateur·trice scientifique) Stofer Suzanne (Collaborateur·trice scientifique) |
L'objectif de notre recherche est de montrer les effets des processus d'exclusion urbaine sur un type de population spécifique que sont les personnes durablement prises en charge par l'aide sociale et d'identifier de quelle manière les politiques sociales peuvent être renforcées. Pour ce faire, nous postulons que la notion de gouvernance urbaine ouvre un champ d'expérimentation nouveau pouvant nous aider à penser l'harmonisation des normes d'intervention et l'articulation des dimensions d'une stratégie d'insertion. Notre terrain de recherche se concentre sur trois villes romandes : Lausanne, Sion et Delémont. L'aide sociale connaît actuellement une forte augmentation de ses bénéficiaires. Ce constat, ainsi que l'évaluation des dispositifs de lutte contre la précarité et de prévention de l'exclusion que nous avons réalisée dans des études précédentes, nous ont amenés à formuler le postulat suivant : une partie grandissante des usagers tend à s'installer dans les dispositifs assistanciels (assistance publique, dispositifs d'insertion, etc.) dans une situation « transitoire durable ». Ces bénéficiaires, appelés par certains « cas lourds », posent un problème à l'aide sociale en ce sens que celle-ci ne parvient plus à gérer leurs demandes multiples, hétérogènes et polymorphes. ??Cette situation pose un certain nombre de questions : à partir de quelles normes peut-on dire qu'un usager de l'aide sociale est reconnu comme un « cas lourd » ? Cette catégorie d'usagers définie dans le cadre du travail social renvoie-t-elle à un groupe homogène ? Le profil des personnes désignées comme des «cas lourds» est-il semblable dans toutes les villes ? En étiquetant certains usagers comme des « cas lourds », l'aide sociale ne contribue-t-elle pas à renforcer leur identité négative en les poussant dans le « piège assistanciel » ? La notion de « cas lourd » serait-elle une simple métaphore pour désigner des situations pour lesquelles les dispositifs d'aide sociale actuels n'ont pas de solution? Comment aider ces personnes précarisées à sortir de l'impasse et à entreprendre une trajectoire d'insertion ? ??Notre hypothèse de recherche est qu'il y a un décalage croissant entre les demandes des usagers de l'aide sociale que l'on désigne comme des « cas lourds » et la nature des réponses institutionnelles qui leur sont apportées. En effet, des institutions multiples (aide sociale, LACI, AI, etc.) répondent en termes de normes, de classifications, de procédures et d'interventions sectorisées, fragmentées, insuffisamment coordonnées, parfois contradictoires et souvent en décalage avec la demande polymorphe d'usagers en quête de prestations multiples, mais aussi d'autonomie et de reconnaissance sociale.
Documents
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Rupture du lien social, risque de dépendance prolongée et gouvernance urbaine : comment renforcer les politiques sociales dans les villes suisses ? Rapport final Télécharger (Fichier PDF; 542.85 Ko) |
Publications
Da Cunha, A., Stofer, S., Steiner, B., Schindelholz, J. et Leresche, J.-P. (2006). Rupture du lien social, risque de dépendance prolongée et gouvernance urbaine : comment renforcer les politiques sociales dans les villes suisses ? : rapport de recherche. Lausanne: Institut de géographie - Faculté des Géosciences et de l'Environnement. | Info |