IGD

Institut de géographie et durabilité de l'Université de Lausanne
Projets de recherche


Nouvelle recherche


Formes et modalités de l’urbanisme sécuritaire : Etude des causes d’émergence et des effets des formes urbaines sécuritaires dans l’agglomération lausannoise

Domaines de recherche Mondes urbains
Développement urbain durable
Politiques urbaines
Ville et lien social
Mot-clefs Urbanisme durable
Enclaves résidentielles
Urbanisme sécuritaire
Financement Unil
Durée Septembre 2009 >
Site Web
Chercheuses / Chercheurs Aucun chercheur associé à ce projet.

La diminution drastique du degrés d’acceptation du risque des sociétés post-industrielles ainsi que la montée en puissance des discours sécuritaires par des politiciens, les médias et de nombreux autres acteurs influençant la production du territoire, a de plus en plus tendance à se matérialiser dans le paysage urbain. Systèmes de vidéo surveillance, éclairages intensifs, clôtures, murs et murets, digicodes, quartiers résidentiels ultrasécurisés, que ce soit dans les grandes villes ou les certaines villes plus paisibles villes, qu’il s’agisse d’espaces publics ou privés, ces dispositifs ont de plus en plus tendance à structurer nos espaces et nos modes de vie quotidiens. Étonnamment l’émergence et la croissance de ce type de structures urbaines est difficilement explicable par l’augmentation réelle de la délinquance. Le développement d’espaces sécurisés n’est pas corrélé significativement avec l’augmentation d’actes délictueux. Ce constat qui n’est pas nouveau, nous montre bien que le système causal d’émergence de ces formes est complexe. Ceci est certainement du à la complexité des territoires et du phénomène de l’insécurité. Questionner ces poches sécurisées consiste à s’intéresser aux causes d’émergence de tels environnements et aux conséquences et effets de celles-ci. Comme dans la plupart des formes urbanistiques, nous pouvons identifiés deux types d’effets induits par l’urbanisme sécuritaire: les effets escompter, ceux voulu et qui tentent de répondre à une stratégie mis en place par un ensemble d’acteurs, et les effets non voulus, qui ne sont souvent pas prévisible du à la complexité de l’espace urbain. Chacun de ces deux effets peuvent être de deux natures différentes : de nature territoriale et physique ou de nature psychique. L’effet territorial physiques voulus est logiquement de répondre aux problèmes d’insécurité par la conception de l’espace et par la mise en œuvre de dispositifs de sécurisation. Ceux-ci ont pour objectif de dissuader les actions délictueuses et d’empêcher physiquement l’accès aux individus ayant des mauvaises intentions. L’effet psychique de ces infrastructures est de rassurer les individus. Les conséquences non escomptées de ces formes sont plus nombreuses que leurs effets souhaités. Et paradoxalement celles-ci ont des effets pour la plupart négatifs sur les territoires. Ceux qui y en ressortent le plus souvent sont les suivants : mitage du territoire, création de nouvelles frontières, restructuration des tissus urbains. emérgence de nouvelles marginalités. Par des mécanismes de perception et de cognition, les formes sécuritaires ont un pouvoir d’action puissant sur le psychisme des personnes. Les principaux effets recherchés par ces dispositifs sont de décourager d’éventuels actes délictueux et de rassurer les citadins. Pourtant leur efficacité semble laisser sceptique. Certes, plusieurs études ont montré qu’une partie des dispositifs visibles tels que des grillages, des remparts, des éclairages et des caméras de vidéosurveillance dissuadent les personnes ayant des mauvaises intentions de passer à l’acte. Néanmoins, la fonction de rassurer la population demeure moins convaincante. Certaines de ses infrastructures provoqueraient même l’effet inverse en alimentant le sentiment d’insécurité. La Suisse n’as bien évidemment pas été épargnée par la production de ce type de formes urbaines sécuritaires. Digicodes sur la plupart des entrées d’immeubles et quartiers entierements vidéosurveillés, tel le cas du Flon à Lausanne, font aujourd’hui partie intégrante de paysage urbain suisse. Une autre forme de urbanisme sécuritaire plus courante dans les pays du sud commence à émerger dans nos contrées. Des quartiers résidentiels tout confort, ultrasécurisés, délimités brutalement par des murailles et des grilles, sous surveillance vidéo et des agents de sécurité privés voient le jours dans certaines communes suisses. Dans le canton de Vaud, deux quartiers calqués sur le modèle américain des « gated communities » (communautés fermées) ont déjà vu le jour. Les objectifs de ce projet de recherche consistent, dans un premier temps, à étudier les cause d’émergence de cet urbanisme ainsi que ses divers effets territoriaux. Dans une deuxième phase nous tenteront de réfléchir à des modalités et des formes urbaines sécurisantes inclusives, basées sur des principes de visibilité, d’accessibilité, de territorialité, d’attractivité, de mixité et de qualité urbaine.