IGD

Institut de géographie et durabilité de l'Université de Lausanne
Projets de recherche


Nouvelle recherche


Risque, territoire et pratiques formelles/informelles dans le contexte environnemental, social, culturel et politique du Guatemala

Domaines de recherche Mondes urbains
Villes, politiques et environnement
Politiques urbaines
Gouvernance urbaine
Mot-clefs Elaboration des politiques
Guatemala
Pratiques formelles/informelles
Gestion des risques
Savoirs vernaculaires
Acceptation du risque
Dangers naturels
Gestion du territoire
Gouvernance territoriale
Etudes du développement
Politique publique
Interdisciplinarité
Financement Canton de Vaud
Durée Octobre 2009 - octobre 2014
Site Web
Chercheuses / Chercheurs Fernandez Manuela (Principal·e requérant·e du projet)

Adoptant une perspective empirique et (inter)disciplinaire, celles de la science politique (dans son volet sociologique interrogeant l'action publique et les mobilisations collectives) et de la géographie qui met en avant la dimension spatiale et territoriale de son objet d'étude, l'analyse se centre sur la gestion de risque de glissements de terrains et de tremblement de terre dans des villes situées au Nord du Guatemala, sur le tracé de la faille de Polochic. Il s'agit donc à travers ces différents prismes de donner des éléments suffisamment solides et pertinentes pour comprendre les enjeux et les interrelations entre risques, territoire et pratiques informelles/formelles dans le contexte environnemental, social, culturel et politique du Guatemala. Ce travail utilise le paradigme constructiviste du risque et de sa gestion ainsi que la vision holistique du risque (Cardona : 2001), afin d'identifier et de comprendre les stratégies mises en place par les différents acteurs en jeu : la communauté indigène locale, le groupe de commerçants, les experts et les représentants du pouvoir politique. L'approche sociale et géographique utilisée se focalise notamment sur la complémentarité entre l'aménagement du territoire de la «technique occidentale» d'une part et, le concept « traditionnel indigène » d'ordre du territoire d'autre part. Le premier est mis en place par des acteurs liés à la sphère institutionnelle, qui fondent leurs actions sur le respect aux normes et aux règles institutionnelles, en conférant leur caractère formel et légitime. Quant au deuxième, le concept « traditionnel indigène » d'ordre du territoire, il est réalisé par des acteurs non institutionnels d'où le caractère informel de leurs pratiques que sont réalisées consciemment par les divers acteurs, suites aux calculs, mettant en avant leur savoir faire, fabriquant ainsi un savoir prudent. L'unité de gestion mise en place par les acteurs institutionnels avec des objectifs de développement dans le sens occidental du terme se met en relation avec les pratiques locales de diverses façons. Il est possible d'identifier trois modes de régulation : autonome, conjointe et de contrôle (Reynaud 1989). La régulation de contrôle suppose l'implantation d'outils de contrainte et de coercition par l'autorité ayant comme but de façonner le comportement des acteurs. Les règles autonomes sont produites par un acteur ou un groupe d'acteurs qui veut se libérer des pressions et de la contrainte à laquelle il est soumis, en se procurant un certain degré d'autonomie. La régulation conjointe n'est pas simplement le chevauchement des deux règles précédentes ; elle implique la mise en place de rapports de réciprocité entre acteurs en mouvement. Dans ce sens, je vais tisser des liens entre pratiques formelles et informelles en étant attentive à la formation des hybrides, des flous qui peuvent avoir leur origine lors de la mise en place d'une mesure de gestion de risques orientée par ces deux types de pratiques. La question serait de s'interroger sur la gestion de risque issue de cette interrelation, de cet «entre-deux», qui se repose sur un territoire construit en permanence. De même, il s'agit d'analyser la manière dont s'imbriquent et s'alimentent politiques publiques et pratiques informelles dans le traitement des risques. En outre il s'agira de considérer l'imbrication entre décisions officielles et pratiques informelles en accord avec le concept de territoire. Je considère que l'entrée par « le territoire » est une bonne grille d'analyse et de réflexion pour aborder différemment autant le caractère mouvement, actif et politique de la catégorie « informel », autant l'idée de dynamique et du vivant du territoire où les pratiques se constituent et font naissance. Ainsi, une politique de gestion de risques issue de l'imbrication de risque, territoire et pratiques informelles/formelles ne fait pas seulement référence à l'identité territoriale mais également à l'articulation des différentes dimensions existantes : sociales, politiques, économiques, institutionnelles et actorielles. Il s'agira de penser à une gestion de risques en accord avec la définition et l'acceptation du risque, réalisés à l'échelle individuelle et/ou à l'échelle collective. Cela permet de penser aux mécanismes de participation, aux stratégies et au jeu d'acteurs mis en place pour définir le risque, le calculer et le traiter, en dynamisant et mobilisant le territoire où cette action a lieu.


Publications

Fernandez, M. et Ruegg, J. (2012). Territory management an appropriate approach for taking into account dynamic risks. In Geophysical, R.A., Vol, 1.E.-P.2., Egu, G.A.2. et ©, A.2., Geophysical Research Abstracts. : EGU General Assembly 2012. Info
Fernandez, M. et Ruegg, J. (2011). Un défi des gestionnaires de territoire: comment composer avec les différentes définitions des risques ? In Comité, D.L.J.2., Journée de Rencontre sur les dangers naturels 2011. : IGAR-UNIL. Info