Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 791
Auteur: ZECCA Raphaël
Année: Octobre 2010
Titre: Introduction d'une zone à émissions réduites à Genève
Sous la direction de: Prof. Giuseppe Pini
Type: Mémoire de licence en géographie
Pages: 161
Complément: 33 pages d'annexes paginées
Fichier PDF: PDF  Mémoire [3.5 Mo]
Mots-clés: zone environnementale / zone à émissions réduites / zone à faibles émissions / low emissions zone / diesel / dioxyde d’azote / particules fines / protection de l’air / pollution atmosphérique
Résumé: Depuis le début des années 1970, la politique de protection de l’environnement à pris de plus en plus d’importance dans les politiques publiques. Dans les années 1980, les ordonnances OPAir et OPBruit découlant de la loi sur la protection de l’environnement (LPE) ont permis d’élaborer plans d’actions ayant pour objectif de réduire les externalités dues au transport, dont les mesures visent principalement la diminution des émissions polluantes et du bruit. Avec l’introduction de l’essence sans plomb et de l’obligation de munir d’un catalyseur, tout véhicule immatriculé à partir d’octobre 1986, ces efforts ont portés leurs premiers résultats durant les années 1990. Néanmoins, depuis le début des années 2000, la qualité de l’air en milieu urbain tends vers la stagnation, voire vers la dégradation durant certaines périodes. Il en est le cas à Genève, où les valeurs limites d’immissions (VLI) sont trop souvent dépassées pour certains polluants. Parmi ceux-ci, le dioxyde d’azote (NO2) ainsi que les particules fines (PM10) sont à l’origine de l’ozone troposphérique et nuisent à la santé de la population. Le problème vient de l’engouement pour le diesel, carburant qui engendre une consommation moindre. Par conséquent, une part de plus en plus importante de la flotte de véhicules franco-valdo-genevoise fonctionne au gazole. Or les filtres à particules n’étant pas obligatoires, la qualité de l’air se voit fortement dégradée par les émissions de NO2 et de PM10 engendrée par la combustion de ce type de carburant. Pour contrer ce type de pollution atmosphérique, et rajeunir le parc de véhicules, le canton de Genève a intégré une mesure innovante dans la version révisé de son plan d’action : la zone à émissions réduites (ou zone environnementale). Cette mesure novatrice est déjà appliquée dans un nombre croissant de villes européennes. Elle vise principalement les véhicules diesel de toutes les catégories, et touche donc autant les voitures particulières que les utilitaires et les poids lourds. En effet, le(s) périmètre(s) déterminé(s) refuseront l’accès aux véhicules essence sans catalyseur ainsi qu’aux diesels anciens (standards Euro 3 et antérieurs). Néanmoins, une question se pose : une telle mesure est-elle applicable à Genève ? Bien qu’une étude de faisabilité pas du ressort d’un mémoire de licence, le but de ce travail est de faire le tour de la question quant à l’introduction d’une zone à émissions réduites à l’horizon 2012-2015. Après avoir modélisé jusqu’en 2015, les parcs automobiles vaudois, genevois, frontaliers, ainsi que les flottes des véhicules utilitaires et des poids lourds, nous avons calculé la baisse des émissions de composé azotés (NOx) et de particules (PM) à l’échelle de l’agglomération genevoise. A partir des motifs de déplacements, nous avons ensuite élaboré trois scénarios modélisant la réaction des individus possédant un véhicule non conforme, face à l’interdiction d’accès au centre-ville. Ceci dans le but d’estimer la baisse potentielle des émissions polluantes. Nos résultats montrent qu’une telle mesure ne toucherait qu’une faible part des véhicules genevois et vaudois. A l’inverse, une part plus importante toucherait les voitures frontalières, les véhicules utilitaires, et les poids lourds. Bien que nos résultats soient à relativiser, la baisse des émissions à l’échelle de l’agglomération serait de -13.21 % pour les NOx et de -22.37 % pour les PM. La zone environnementale semble donc prometteuse. Néanmoins, celle-ci admet à demi-mot l’utilisation de la voiture particulière. Par conséquent, elle ne permettra pas de diminuer significativement le nombre de véhicules au centre-ville, et ne responsabilisera pas la population en termes de pratiques modales.