Mémoires de la Faculté des Géosciences et de l'Environnement

Cote: 24
Auteur: VAN DONGEN-VOGELS Corentin
Année: Janvier 2019
Titre: Penser le milieu technique à l'ère des TICs : logiques de l'habitat dans une nature informatisée. Généalogie du questionnement écologique du numérique et enjeux techno-symboliques de la durabilité
Sous la direction de: Prof. Dominique Bourg
Type: Mémoire de master en durabilité
Pages: 114
Complément:
Fichier PDF: PDF  Mémoire [1000 ko]
Mots-clés: Humanités / environnement / transition écologique / transition numérique / numérisation / dissonance cognitive / perception / expérience / relation / société écologique / exosomatisation / milieu / technique / philosophie / anthropologie / symbolique / politique / aliénation / émancipation / inégalités socio-écologiques / Ellul / Illich / Gorz / Guattari
Résumé: Nos sociétés sont dites en "transition". Mais alors que l’industrie de l’informatique prétend faciliter la réduction de nos impacts environnementaux, et malgré un monitoring constant de la biosphère, aucune tendance significative à la décroissance de nos empreintes écologiques n’est à signaler. D’autre part, nos sensibilités et nos perceptions sont des cibles de choix pour la vaste entreprise de décodage/programmation du vivant et de son milieu dans laquelle nous engagent les TICs. Récusant l’argument réducteur d’une dissonance cognitive, intérieure, nous faisons l’hypothèse d’une irréconciliabilité plus profonde de nos expériences sensibles et de nos projections mentales. Ainsi, ce qui fait défaut à notre raison se révélerait être aussi conditionné par ce qui nous sollicite in concreto. Cette sollicitation nous rend-elle écoresponsables ? Afin d’esquisser les contours d’un questionnement écologique du numérique, nous situons les TICs, cette nouvelle étape de l’exosomatisation humaine, dans l’évolution plurimillénaire des relations nature-technique-homme ; puis nous nous penchons sur la réception qu’en font quatre auteurs dont les philosophies de la technique sont déterminantes dans la formation du courant francophone de l’écologie politique : Jacques Ellul, Ivan Illich, André Gorz et Félix Guattari. Enfin, après un bref état des lieux des impacts environnementaux, socio-écologique et psycho-sociaux des TICs, nous concluons sur les problèmes qui, à nos yeux, structurent la double transition que nous traversons et appellent l’institution d’une écologie politique du numérique ancrée dans une étroite collaboration entre nos humanités digitales et environnementales.