| Résumé: |
Le contexte de changement climatique et d’imperméabilisation des sols en milieu urbain pousse les villes à développer des solutions innovantes, souvent basées sur un renforcement de la présence de la végétation. Les toitures végétalisées rendent de nombreux services écosystémiques et intéressent donc de plus en plus les autorités publiques. Les premières politiques publiques en faveur des toitures végétalisées ont vu le jour en Allemagne, puis se sont diffusées dans d’autres pays européens ainsi qu’en Amérique du Nord et en Asie. En Suisse, Bâle fait office de pionnière, avec notamment une loi qui impose la végétalisation des toitures plates depuis le début des années 2000. La ville de Lausanne s’est saisie de la thématique des toitures végétalisées en 2014, à l’occasion d’une réflexion plus globale sur la nécessité de promouvoir la nature en Ville. Une politique publique en faveur des toitures végétalisées a commencé à se déployer à l’aide de différents outils : informations, subventions ou encore obligations. L’objectif étant de s’affranchir des surfaces stériles et imperméables des toitures plates qui participent à la dégradation de l’environnement urbain.
Cette recherche s’intéresse aux moteurs et obstacles à la mise en œuvre des toitures végétalisées à Lausanne. La méthodologie consiste en une analyse du cas d’étude de la rénovation du théâtre de Vidy, complétée par une série d’entretiens semi-directifs réalisés avec des acteurs de l’administration publique et du secteur privé. Les résultats mettent en évidence le rôle de promotion prépondérant de la politique publique lausannoise en faveur des toitures végétalisées. Cependant, celle-ci se heurte à des contraintes qui freinent son action et donne parfois lieu à des décalages par rapport aux objectifs visés. Elle se trouve notamment en concurrence avec d’autres intérêts publics, comme la production d’énergie solaire et la conservation du patrimoine bâti. De plus, le cadre légal actuel ne permet pas de développer tous les outils contraignants nécessaire. En outre, des obstacles techniques et économiques réduisent l’attractivité des toitures végétalisées par rapport aux toitures en gravier. Le manque de base de connaissances commune entre les acteurs indique également un déficit de formation et de transmission de l’information.
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Mémoire [3.8 Mo]