| Résumé: |
Dans les villes du Sud, la gestion des déchets est un enjeu d’importance majeure pour réduire les risques de pollution, les risques sanitaires et les inégalités sociales. Au Sri Lanka, à Jaffna, les déchets sont traditionnellement collectés et triés par des travailleurs formels (municipaux) et informels (récupérateurs) issus des castes et classes les plus défavorisées. L’activité est pénible, dangereuse, stigmatisée et peu rémunératrice. Pour assurer leurs moyens de subsistance, les travailleurs ont diverses stratégies de renforcement. Ce travail de recherche étudie comment la pandémie de Covid-19 a aggravé les vulnérabilités des travailleurs du secteur des déchets solides à Jaffna et quels ont été leurs mécanismes d’adaptation. Il suit une approche qualitative, centrée sur les ressources à disposition des travailleurs, en utilisant le cadre théorique du sustainable livelihood framework.
Les résultats ont démontré que les stratégies de renforcements des travailleurs sont principalement basées sur des activités annexes, les ressources naturelles et l’entraide sociale. Le Covid-19 et les restrictions sanitaires ont eu pour conséquences de réduire le salaire des travailleurs et de compliquer la poursuite de leurs activités annexes. Pendant la pandémie, l’ensemble des travailleurs ont mobilisé leurs ressources sociales, mais d’importantes différences ont été observées selon le lieu de résidence et la distinction urbain/rural a été davantage marquée qu’avant la crise. Enfin, ce travail de recherche démontre que le Covid-19 a exacerbé la vulnérabilité et la précarité des travailleurs du secteur des déchets de Jaffna, mais qu’ils ont rapidement fait preuve d’une impressionnante résilience, entraînant des bouleversements sociaux qui auront probablement des répercussions à long terme. |
Mémoire [18 Mo]