Résumé: |
Depuis ces dernières décennies, la Suisse fait face à une croissance urbaine importante, entraînant des impacts environnementaux préoccupants. Cette situation a exercé une pression sur les municipalités à exploiter au maximum les zones à bâtir existantes avant d’envisager des nouvelles extensions. Dans ce contexte, les friches urbaines, dotées d’un fort potentiel constructible, sont devenues des cibles privilégiées pour les investisseurs immobiliers. Cependant, toutes les friches n’ont pas été sujettes à de telles reconversions ; certaines ont été investies par des groupes culturels alternatifs, notamment après des périodes de squat. Cette dynamique est particulièrement notable à Genève, une ville internationalement reconnue pour son mouvement squat entre les années 1970 et 2000, et qui constitue le sujet central de cette recherche. La problématique posée vise à comprendre comment ces occupations d’artistes ont pu devenir de nouvelles formes de valorisation du bâti, dépassant les enjeux territoriaux et les crises immobilières à Genève. Pour y répondre, en s’appuyant sur des concepts littéraires, une recherche par entretiens semi-directifs auprès des utilisateurs de ces lieux réappropriés a permis de comprendre de quelles manières ces lieux ont acquis une légitimité nouvelle dans le paysage genevois. De plus, il est question d’examiner en quoi ces occupations d’artistes ont généré des atmosphères particulières, contribuant à la préservation de ces espaces sur le long terme. |