Ces dernières années, de nouvelles structures collectives autogérées se sont développées dans les zones de montagne autour de la préservation ou de la valorisation des ressources. Si les systèmes de gestion communautaires historiques de montagne basés principalement sur des ressources naturelles répondent à la définition originale d'Ostrom comme common pool resources (Ostrom, 1990), ces nouveaux communs (au sens de Hess 2008) sont construits sur de nouveaux objets (destination touristique, remontées mécaniques, caractéristiques urbaines, etc.), avec des contours et des arrangements institutionnels plus flexibles (Kebir, Nahrath et Wallet, 2018) que les communs historiques (pâturages, eau, forêts, etc.).

Les nouveaux communs ont été, jusqu'à présent, principalement étudiés dans des contextes urbains (Festa, 2016 ; Foster et Iaione, 2015). Dans le cadre d'un projet interdisciplinaire, notre objectif est de documenter l'existence de tels nouveaux communs dans les zones de montagne et de mettre en évidence leurs spécificités. Il vise à contribuer aux débats actuels sur les nouveaux communs, notamment en ce qui concerne leur potentiel pour répondre à des questions telles que le changement climatique, la transition touristique, les relations entre sommets et plaines.

Au cours de l'année écoulée, notre équipe de recherche a identifié plus de 80 nouveaux communs de montagne, principalement dans les Alpes suisses, portant sur des infrastructures telles que les remontées mécaniques ou la production d'énergie, le patrimoine (projets communautaires de rénovation architecturale de four à pain, moulins à eau, hameaux pastoraux...), la production de services locaux (épiceries communautaires, cafés, BnBs', maternité...).