Depuis une dizaine d'années, les livres et conférences dédiés aux aliments fermentés se multiplient, en s'appuyant sur les nouvelles connaissances autour du microbiote intestinal. Manger des aliments fermentés permettrait non seulement de préserver et renforcer sa flore digestive, mais également de guérir de certaines maladies. L'un de ces aliments en vogue est le kéfir, dont les grains fermentent le lait ou les fruits. Ces grains de kéfir sont essentiellement cultivés et partagés dans l'espace domestique, ce qui signifie que les connaissances associées à la culture de ces écosystèmes microbiens sont produites principalement par des amateurs, hors des lieux traditionnels d'élaboration des connaissances microbiologiques (laboratoire, industrie). L'objectif de ce travail sera de comprendre les dynamiques à l'œuvre dans la domestication amateur de ces microorganismes, par une combinaison d'approches ethnographiques et microbiologiques. La recherche se fera en partenariat avec l'Agroscope, avec une communauté en ligne de praticien·nes du kéfir et avec le ColLaboratoire de l'UNIL.