IGD

Institut de géographie et durabilité de l'Université de Lausanne
Projets de recherche


Nouvelle recherche


Écologie et liberté : libéralisme versus républicanisme

Domaines de recherche Humanités environnementales
Mot-clefs Politiques environnementales
Changement climatique
Justice environnementale
Ecologie
éthique
Financement UNIL
Durée Novembre 2008 - janvier 2014
Site Web
Chercheuses / Chercheurs Bourg Dominique (Supervision) [web] [email]

La question centrale de ce travail est celle de la relation entre finitude environnementale et liberté individuelle. Par finitude environnementale il faut entendre l’ensemble des contraintes écologiques variées qui posent des limites à l’action humaine. Celles-ci sont de deux types généraux : les limites de disponibilité des ressources naturelles et les limites de charge des écosystèmes et des grands cycles biogéochimiques globaux (chapitre 1). La thèse défendue ici est que les conceptions libertariennes et libérales de la liberté sont en conflit avec la nécessité de prendre en compte de telles limites et qu’une approche néo-républicaine est mieux à même de répondre à ces enjeux écologiques. Les théories libertariennes, de droite comme de gauche, sont inadaptées à la prise en compte de la finitude des ressources naturelles car elles maintiennent un droit à l’appropriation illimitée de ces dernières par les individus. Ce point est en contradiction avec le caractère systémique de la rareté et avec l’absence de substitut pour certaines ressources indispensables à la poursuite d’une vie décente (chapitres 2 et 3). La théorie libérale de la neutralité, appuyée par le principe du tort (harm principle), est quant à elle inadaptée à la prise en compte des problèmes environnementaux globaux comme le changement climatique. Les mécanismes causaux menant à la création de dommages environnementaux sont en effet indirects et diffus, ce qui empêche l’assignation de responsabilités au niveau individuel. La justification de politiques environnementales contraignantes s’en trouve donc mise en péril (chapitre 4). Ces difficultés proviennent avant tout de deux traits caractéristiques de ces doctrines : leur ontologie sociale atomiste et leur conception de la liberté comme liberté de choix. Le néo-républicanisme de Philip Pettit permet de répondre à ces deux problèmes grâce à son ontologie holiste et à sa conception de la liberté comme non-domination. Cette théorie permet donc à la fois de proposer une conception de la liberté compatible avec la finitude environnementale et donc de justifier des politiques environnementales exigeantes, sans que le sacrifice en termes de liberté n’apparaisse trop important (chapitre 5).


Publications

Fragnière, A. (2014). Climate Change, Neutrality and the Harm Principle. Ethical perspectives / Catholic University of Leuven ; European Centre for Christian Ethics, 1: 79-99. Info
Fragnière, A. (2013). Écologie et liberté : apports et insuffisances de l'écologie politique. In Antonioli, M., Théories et pratiques écologiques : de l'écologie urbaine à l'imagination environnementale. Nanterre : Presses Universitaires de Paris Ouest. 137-154 Info
Fragnière, A. (2012). La liberté des Modernes à l'épreuve de la finitude. Natures Sciences Sociétés, 20(2): 192-200. Doi:10.1051/nss/2012019 Info