Le cours a pour intention de sensibiliser les étudiants aux leviers d'action qui existent au sein des territoires pour réaliser la transformation des systèmes alimentaires vers la résilience et la durabilité telle qu'inscrite dans les Objectifs du Programme des Nations-Unies de développement durable.
Nourrir l'humanité en réduisant la pression anthropique sur les ressources naturelles grâce à un changement dans les régimes alimentaires qui deviendraient sains et durables et encourageraient les pratiques agroécologiques et les services écosystémiques. Ce projet est une des voies de réalisation de l'objectif 12 des Nations-Unies pour le développement durable. Cet objectif se fonde en effet sur la consommation et la production responsables. Les questions alimentaires et agricoles sont propulsées sur le devant de l'actualité par la crise sanitaire actuelle, autant que par les engagements pris pour enrayer le changement climatique et par les effets de la globalisation des échanges sur la souveraineté alimentaire. C'est dans ce contexte que la durabilité des systèmes alimentaires a fait l'objet d'un sommet des Nations-Unies en 2021.
En Suisse, le sujet est également d'une actualité brûlante. En effet, même si depuis la modification de l'article 104 en 1996 et l'introduction de l'objectif de durabilité dans la constitution fédérale en 1999, la durabilité des pratiques agricoles est l'un des objectifs de la politique agricole, les critiques sont vives par rapport aux résultats obtenus en 20 ans. En témoignent les débats autour de l'intégration de la sécurité alimentaire et de la souveraineté alimentaire. Lors des votations sur ces deux objets, le peuple s'est prononcé favorablement à hauteur de 78.7 % concernant l'arrêté fédéral sur la sécurité alimentaire (2017), bien que l'initiative « Pour la souveraineté alimentaire » n'ait pas passé la rampe avec 31.6 % d'avis favorables seulement (2018) (OFS/statistiques de votations). En 2021, le peuple a rejeté les deux initiatives « Pour une Suisse libre de pesticides » et « pour une eau potable propre et une alimentation saine ». Cependant, en Suisse aussi, comme dans le monde, la globalisation des échanges et les technologies disponibles impactent en profondeur les systèmes alimentaires et poussent le système alimentaire dans ses limites environnementales et sociales. Les pertes de biodiversité, l'appauvrissement des sols arables, les pollutions des eaux, la pollution de l'air par émissions de gaz à effet de serre, la malnutrition et l'insécurité alimentaire, l'accentuation des inégalités, l'injustice alimentaire, la désertification de zones rurales et la concentration urbaine galopante inquiètent la société civile et les simples citoyens.
Au-delà des débats, l'engagement individuel gagne en importance : les nouvelles pratiques de consommation et de production questionnent en profondeur les circuits commerciaux, les statuts juridiques, les politiques et les relations sociales multiples qui se nouent entre les acteurs et leur alimentation.
Ce cours veut explorer les dynamiques contemporaines entre agriculture et alimentation à l'œuvre à l'échelle de territoires bassins de vie, définis par le plus petit territoire sur lequel les habitants ont accès aux équipements et services les plus courants[1], et plus particulièrement en Suisse.
Public cible
Etudiants de Master intéressés par les thèmes de l'agriculture et de l'alimentation, du « manger local », de la consommation responsable et de comment les citoyens consom'acteurs peuvent influencer la durabilité des productions agricoles.
[1] INSEE (1998). Les campagnes et leurs villes, Contours et caractères, INSEE-INRA, Paris -
Le bassin de vie, un territoire porteur de ruralité aux marges de l'Île-de-France The "Life basin": A Territory Putting down Rurality in Periurban Fringes of Paris Claire Aragau p. 7-20 https://doi.org/10.4000/norois.4807 et https://journals.openedition.org/norois/4807