IGD

Institut de géographie et durabilité de l'Université de Lausanne
Projets de recherche


Nouvelle recherche


Gestion intégrée des ressources en eau en Suisse: une analyse réflexive

Domaines de recherche Political ecologies
Gestion de l'eau
Ressources en eau
Mot-clefs Institutions
Gestion institutionnelle
Aménagement du territoire
Political ecology
Interdisciplinarité
Gestion de l'eau
Financement Université de Lausanne, Faculté des géosciences et de l'environnement
Durée Août 2013 - juillet 2014
Site Web
Chercheuses / Chercheurs Reynard Emmanuel (Supervision)
Véron René (Supervision)
Ruegg Jean (Supervision)
Buchs Arnaud (Collaborateur·trice scientifique)

L'objectif de cette recherche est de porter un regard réflexif sur les injonctions en faveur de la gestion intégrée par bassin promue par les autorités fédérales (notamment via l'Office fédéral de l'environnement, l'Agenda 21 pour l'eau ou encore le PNR 61) depuis le début des années 2000. Présentée comme un impératif pour un usage de l'eau soutenable (OFEG, 2003), cette modalité de gestion a donné lieu à de nombreuses initiatives hétérogènes à travers le pays (Berne, Fribourg, Genève, Zurich, etc. [OFEV, 2012]). Cependant, la fragmentation institutionnelle caractéristique de la gestion de l'eau en Suisse soulève un certain nombre de questionnements à la fois pratiques et conceptuels (Biswas, 2008 ; Nahrath et al. 2011). Compte tenu de la nature de l'objet, ces questionnements encouragent l'adoption d'une démarche résolument interdisciplinaire. En effet, dans ce projet, la gestion intégrée de l'eau par bassin versant est abordée sous trois angles d'analyse, dont la distinction n'est qu'analytique puisque tous trois liés. Le premier angle se focalise sur la dynamique d'intégration et est de nature institutionnelle : si la solution d'un organisme de bassin (du type des Agences de l'eau françaises) ne semble pas appropriée au cas de la Suisse (du moins, cette solution n'est pas plébiscitée par les autorités), quels-sont les mécanismes de coordination qui accompagnent l'adoption d'une approche plurisectorielles et régionale de la gestion de l'eau ? Ensuite, la notion doit être questionnée sous l'angle géographique : comment concilier les espaces fonctionnels spécifiques aux différents usages, les périmètres « naturels » des bassins hydrographiques et les périmètres administratifs et politiques de régulation ? Enfin, et surtout, le projet vise à questionner la neutralité axiomatique supposée de la GIB : telle que présentée, la délimitation hydrographique comme espace de planification stratégique serait a priori préférable à la délimitation administrative existante, et sa légitimité s'imposerait d'elle-même. Dès lors, la GIB ne traduit-elle pas un glissement vers une gestion purement technocratique (et donc moins démocratique) de la ressource en eau qui se substituerait à une gestion aux mains du pouvoir politique traditionnel (collectivités territoriales, élus) ? Pour cet aspect de la réflexion, la Political ecology semble offrir des pistes de réflexion fructueuses (Graefe, 2013).