Partie intégrante du système touristique et de la résidentialité, les résidences secondaires interrogent directement l'avenir des territoires alpins, mis au défi des changements climatiques. Ces résidences secondaires sont au cœur de nombreuses tensions. Lits froids, augmentation des prix du foncier, financement des infrastructures urbaines, étalement urbain, faiblesse des revenus induits attendus, captation des richesses par un petit nombre, sont autant de phénomènes qui cristallisent les tensions. En témoignent la votation de 2012 en Suisse visant à limiter le nombre de résidences secondaires par commune (Clivaz, 2013 ; Schuler & Dessemontet, 2013) ou encore l'accroissement du montant des taxes de séjour dans nombre de communes valaisannes.

Depuis mars 2020, la crise du Covid-19 vient rappeler que cette forme d'habiter poly-topique (Stock, 2006) est au cœur d'enjeux de développement territorial. Alors que les touristes internationaux se font rares, les résidents secondaires semblent en effet jouer un rôle crucial pour les destinations touristiques.

Dans ce contexte, ce projet vise à interroger l'avènement d'un tournant vers un réchauffement durable des lits froids, en prenant l'exemple de deux destinations valaisannes. Nous souhaitons comprendre à la fois la façon dont le Covid-19 a modifié les pratiques touristiques et d'habiter des résidents secondaires (temps et période d'occupation, activités pratiquées, etc.) et la façon dont les destinations, (re)pensent leurs stratégies pour maximiser l'occupation de ces résidences secondaires ou pour augmenter leurs retombées sur l'économie locale.